Matthew Greyfield

Dis nous tout sur ton personnage :

Le 1er Janvier 2000, l'humanité avait été envahie par une espèce d'aliens hyperdéveloppés nommés Noctariens.
Matthew avait deux ans à l'époque, ce qui n'avait pas empêché ses parents de l'entraîner avec eux dans la résistance. Chaque jour, des affrontements avaient lieu entre les deux peuples, faisant de nombreux morts, majoritairement humains.
Le septième jour du mois, le gouvernement avait préféré capituler plutôt que de voir la France mise à feu et à sang. Et pourtant, tapis dans l'ombre, certains avaient décidé de ne pas baisser les bras.

" Il faut continuer à se battre ! ", clamait son père, à qui voulait bien l'entendre.

Défendre ses idéaux et protéger sa famille, voilà ce à quoi aspirait Mr Greyfield. Malheureusement, son attitude rebelle et son comportement insoumis lui avaient coûté la vie...
L'enfant n'avait que 4 ans lorsque le groupe au sein duquel il vivait avait été repéré par l'ennemi, aussi, et c'était une bonne chose pour lui, il ne garderait de la rafle que des souvenirs très flous.
Arrachés à leurs mères, les jeunes avaient été mis en vente. Innocents et extrêmement malléables, ils suscitaient un vif intérêt après des maîtres potentiels, si bien qu'ils ne restaient guère longtemps dans leur cage...

Matt n'avait pas échappé à la règle. Toutefois, l'homme qui l'avait ramené chez lui était sage, et plein de bonté, si bien qu'il n'avait manqué de rien en sa compagnie.
Son hôte était désireux d'en savoir plus au sujet de la race humaine, mais aussi de la terre, si bien qu'ils avaient échangé de nombreuses connaissances, par le biais d'un pouvoir certes inoffensif, mais incroyablement intéressant, et ce pendant plusieurs années.

Au fil du temps, le petit garçon s'était attaché à son propriétaire, qu'il ne considérait absolument pas comme quelqu'un de mauvais. D'ailleurs, pourquoi l'aurait-il fait ?
Ils partageaient les tâches ménagères, comme l'auraient fait un père et son fils, et à part à terminer ses devoirs, le Noctarien ne le forçait à rien. Il était libre, autant qu'un gamin de son âge pouvait l'être, libre de jouer, d'apprendre, ou même de rêvasser, tout simplement.

Cependant, comme vous le savez certainement, toutes les bonnes choses finissent par prendre fin à un moment ou à un autre...
20 ans après son " adoption ", le jeune homme, intelligent, avait constaté que celui avec qui il partageait son toit n'était pas en très grande forme. Il fallait dire qu'il n'était plus tout jeune...
Un soir, il l'avait escorté jusqu'à son lit, et soigneusement couvert pour qu'il n'ait pas froid. Mais alors qu'il allait quitter la pièce pour le laisser se reposer, il avait senti l'une de ses mains se refermer sur la sienne.

Vieil homme : Voudrais tu rester pour me tenir compagnie encore un moment s'il te plaît ?

Matthew : Bien sûr monsieur.

Précautionneusement, il s'était installé au bord du lit, avant que le regard Émeraude de son interlocuteur ne croise le sien, Hazel.

Vieil homme : Demain matin, les responsables du SVH viendront te chercher pour te remettre en vente. J'en suis désolé...

Le visage du concerné, très expressif, avait soudainement affiché une expression à la fois inquiète et peinée :

Matthew : Vous souhaitez me revendre ? Est-ce que j'ai fais quelque chose de mal ?

Son maître s'était empressé de le rassurer en raffermissant légèrement sa prise sur ses doigts fins :

Vieil homme : Non non, au contraire, tu as toujours été un compagnon agréable, presque un fils en vérité. Seulement voilà... Je suis mourant Matthew.

Ces mots avaient mit un moment avant de prendre un sens dans l'esprit de l'humain. C'était tout un monde qui s'écroulait sous ses pieds, des certitudes aussi...

Matthew : Peut-être que...

Vieil homme : Il n'y a rien que tu puisses faire pour moi.

Il s'était interrompu l'espace d'un instant, avant de reprendre avec un petit sourire:

Vieil homme : A moins peut-être... un bon bol de potage ?

Matthew lui avait rendu son sourire. Depuis toujours, il se montrait particulièrement dévoué et serviable envers les personnes qu'il appréciait.

Matthew : Je vous rapporte ça tout de suite.

Le maître des lieux n'avait rien ajouté. Bien sûr, il aurait pu le mettre en garde contre la méchanceté de certains Noctariens, mais il ne voulait pas l'inquiéter outre mesure. Et comme il le savait sensible, il l'avait volontairement éloigné en sentant que la vie commençait à quitter son corps...
Matt avait pleuré sa disparition, mais personne ne s'était soucié de ses états d'âme. Des gens pour le moins indélicats l'avaient traîné jusqu'à une grande cage, déjà pleine de malheureux, avant de l'y abandonner.

C'était à cette période que sa vie était devenue un enfer...
Quelques jours après son arrivée au SVH, il avait été acheté par un homme qui sentait l'alcool à plein nez, qui lui avait immédiatement fait comprendre qu'il n'avait rien à voir avec son ancien propriétaire.
Violent, vulgaire, irrespectueux au possible et ayant une hygiène de vie qui laissait sérieusement à désirer, le rustre lui menait la vie dure : quand il ne travaillait pas, il n'était pas rare qu'il soit battu, et une fois ses longues journées achevées, il devait s'efforcer de dormir à même le sol, au beau milieu d'une cuisine crasseuse et désordonnée qu'on lui interdisait de ranger.

Deux ans après son " adoption ", les choses s'étaient encore dégradées : une jeune femme avait été acquise à son tour, et le maître des lieux comptait bien en profiter. Toutefois, ses ardeurs avaient été refroidies lorsqu'il avait constaté qu'elle était enceinte depuis près de deux mois...
Furieux, mais ne voulant s'abaisser à s'accoupler avec une " femelle pleine " comme il le disait, il avait pensé à une autre solution pour satisfaire ses pulsions sexuelles... Solution que Matthew, avec le respect qu'il portait aux femmes, et sa pudeur, avait catégoriquement refusée.
Sa détermination et son entêtement avait étés plus forts que la volonté de son propriétaire, qui n'avait eu de cesse de lui faire payer cet affront, en l'humiliant de toutes les façons possibles, espérant sans doutes parvenir à le faire plier. En vain.

Sept mois plus tard, sa compagne d'infortune accouchait. Le jeune homme s'était découvert un tempérament protecteur qu'il ne se connaissait pas à son contact. Ils s'écoutaient mutuellement quand leur situation leur devenait insupportable, et c'était certainement ce qui leur permettait de garder la tête en dehors de l'eau.
La dépendance à diverses drogues rendait le Noctarien paranoïaque, et plus désagréable que jamais. Durant les dernières semaines de sa vie, il avait occulté ses fenêtres à l'aide de planches, et menacé ses esclaves avec des armes à plusieurs reprises.
Dernières semaines de sa vie, car l'une de ses injections de cocaïne allait lui être fatale...

Ordinairement soumis, loyal et respectueux, son serviteur n'avait rien fait pour lui venir en aide. Pour une fois, sa rage, qu'il avait su contenir pendant si longtemps, avait prit le dessus.
S'il y avait bien une chose dont il avait horreur, c'était de l'injustice, et elle avait été particulièrement présente au cours de ses trois dernières années d'existence...

Aujourd'hui, fraîchement récupéré par le SVH, il fait peine à voir : ses cheveux mi-longs sont sales, emmêlés, une barbe désordonnées dévore le bas de son visage fin et juvénile, de nombreux hématomes et cicatrices marquent sa peau, et son poids, d'environ 55 kilos pour 1m87, est loin d'être assez élevé... De plus, son calvaire lui a fait perdre foi en la sympathie des aliens : Il lui faudra un peu de temps pour accorder de nouveau une confiance pleine à l'un d'eux, et pour se départir de ses craintes...
Certes, il a des défauts, comme celui d'être assez susceptible, peu sûr de lui, et sensible à la critique, mais sa douceur, sa grande capacité d'écoute et sa bienveillance naturelle devraient lui permettre d'attirer un nouvel acheteur rapidement.